5 septembre 2013 |
« La thèse centrale du livre de Piketti se fonde sur une “loi fondamentale du capitalisme” qui veut que depuis le début du capitalisme libéral, le rendement du capital a toujours été supérieur à la croissance économique.
En conséquence, les propriétaires du capital (notamment les héritiers de gros patrimoines) s’enrichissent plus vite que ceux qui doivent constituer leur patrimoine à la sueur de leur front, et qui dépendent des revenus de leur travail. En effet, les salaires (revenus du travail) augmentent seulement avec la croissance économique. Les personnes qui tirent leurs revenus du capital (dividendes, rentes, plus-values financières ou immobilières, etc) peuvent donc développer leur patrimoine bien plus rapidement que les salariés. Les impôts corrigent ce phénomène, mais pas en cas de croissance molle. Or, Piketti prédit qu’une faible croissance d’environ 1 % sera la norme de ce siècle, en raison du déclin démographique des pays occidentaux, et de la délocalisation d’une partie de la production dans les pays émergents. D’un autre côté, les rentes sur le capital devraient atteindre 4 % en raison notamment d’une fiscalité plus favorable. En outre, les personnes fortunées bénéficient de meilleurs conseils financiers, ont accès à des produits financiers plus rentables, elles peuvent prendre plus de risques, ce qui signifie que leurs placements sont bien plus rentables que ceux des personnes plus modestes qui ne disposent que d’un faible capital. »